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Une fille avec un livre
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27 décembre 2015

Etty Hillesum, Une vie bouleversée, Points

Voici une édition française en poche qui fut publié pour la première fois en 1981 aux Pays-Bas et connut alors un succès foudroyant.

Hillesum

La première partie est constituée d’un journal écrit entre 1941 et 1943, rédigé pour compléter une thérapie. ‘’Eh bien, allons-y ! Moment pénible, barrière presque infranchissable pour moi, vaincre mes réticences et livrer le fond de mon cœur à un candide morceau de papier quadrillé’’.

Je n’ai pas vraiment accroché à cette première partie, car cela concerne trop ses états d’âmes et ses troubles. Ce qui pour moi relève du privé et de l’intime ne devraient pas être publié. Cela n’a pas été écrit à l’origine dans ce but. Elle écrit pour mettre de l’ordre dans sa tête, et même si le contexte de l’occupation des Pays-Bas et les lois anti-juives transparaissent de temps à autre en arrière plan, ce n’est pas ce qui domine. Or, c’est ce qui m’intéresse.

Par contre, la deuxième partie est on ne peut plus ancrée dans la réalité. Elle travaille pour l’administration juive qui administre en partie le camp de transit de Westerbork. Ses lettres s’adressent à ses proches. Elle relate les conditions de vie du camp, et même si elle a parfois psychologiquement du mal à supporter ce qui se passe, on la sent heureuse de se rendre utile, elle se sent enfin à sa place, semble-t-il, et elle n’a pas peur à l’idée de passer de l’autre côté de la barrière et de risquer un jour de se retrouver à la place de ses ‘’habitants’’. On voit l’évolution sur les quelques mois qu’elle passe là-bas, la situation se dégrade. Ses lettres ont cette fois valeur de témoignages historiques.

L’un d’entre elles notamment, écrite en décembre 1942 à deux sœurs à la demande du Docteur K, en transit dans ce camp, est particulièrement frappante. Elle est longue de 18 pages de descriptions sur le fonctionnement du camp, qui montre qu’elle a parfaitement conscience du milieu dans lequel elle évolue et de ce qui se passe autour d’elle.

Citation :

‘’Il s’agit d’un récit très subjectif. Je conçois qu’on puisse en faire un autre, plus habité par la haine, l’amertume, la révolte. (…)l’absence de haine n’implique pas nécessairement l’absence d’une élémentaire indignation morale’’.

 

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