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Une fille avec un livre
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17 mars 2016

Philippe Claudel, Le rapport de Brodeck

Premier livre de cet auteur que j’ai lu il y a quelques années, il m’avait marqué, c’est un livre qu’on n’oublie pas. Je viens de le relire avec la même impression forte, en découvrant même de nouveaux détails, de nouveaux indices sur le lieu et la date de cette histoire. Détails, indices seulement car il n’y aucune précision. En effet, ce qui se produit est malheureusement universel et intemporel : la violence aveugle.

L’Anderer, l’Autre, qui arrive, ne passe pas inaperçu. Il ne le cherche d’ailleurs pas. Et il ne peut qu’interroger sur le comportement humain. Son excentricité perturbe l’ordre et le calme apparents. Ce qui s’en suit est un miroir adressé aux hommes : Vous, qu’auriez-vous fait, comment auriez-vous réagit ? Et moi ?

Brodeck, le discret, l’effacé , celui qui a peu d’estime de lui-même, le seul à avoir reçu une éducation, et pourtant lui-même un étranger au village, est désigné pour faire la relation de ce qui s’est passé ce soir là à l’auberge. C’est l’un de ses récits que nous avons sous les yeux. Il rédige d’un côté le ‘’rapport’’ officiel qui lui est demandé, et de l’autre en parallèle et en secret  son ‘’journal d’écriture’’, dans lequel, à l’aide d’aller et retour entre le passé et le présent, il dresse le portrait d’un village, d’une communauté qui révèle les noirceurs de l’âme.

Un roman sombre, une atmosphère grave, des âmes du blanc au noir profond. Une lecture qui ne s’oublie pas. 

le rapport de brodeck

 

Citation :

« J’ai aussi appris à me parer de la couleur des murs et de celle de la poussière des rues. Ce n’est guère difficile, je ne ressemble à rien. »

« Le cours d’une vie peut dépendre de choses tellement insignifiantes, un morceau de beurre, un sentier qu’on délaisse au profit d’un autre, une ombre que l’on suit ou que l’on fuit, un merle que l’on choisit de tuer avec un peu de plomb ou  bien de l’épargner. »

« J’ai le sentiment que je ne suis pas fait pour ma vie. Je veux dire que ma vie déborde de toute part, qu’elle n’est pas taillée pour un homme »

« Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l’égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l’homme-égout ».

« Et pourquoi donc, Brodeck ? Je suis le berger. Le troupeau compte sur moi pour éloigner tous les dangers, celui de la mémoire est un des plus terrible, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre, toi qui te souviens de tout, toi qui te souviens  trop ? » (parole du maire)

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