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Une fille avec un livre
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12 juillet 2016

Erik Orsenna, La vie, la mort, la vie, Fayard, 191 pages.

 

Pasteur

De Pasteur, je ne connaissais que sa découverte du vaccin contre la rage. Souvenirs de cours d’histoire, mais il fut bien plus que cela.

Alors, qui pour écrire la biographie de ce grand homme jurassien de cœur et travailleur acharné ?

Un autre écrivain prolixe, Erik Orsenna. Ignare en biologie, était-il le mieux placé pour cela ?

C’est sans compter sur le hasard des honneurs. Orsenna occupe le siège occupé par Pasteur à l’académie française. Et c’était sans compter sur son voisin de droite lors des séances de travail, François Jacob, prix nobel de médecine. ‘’Puisqu’on ne sait pas quel désolant hasard tu occupes le fauteuil de Pasteur, plonge toi dans son existance, tu seras bien obligé d’apprendre un peu. (…) Toi qui te dis volontiers curieux professionnel ! »

Et voilà, l’idée a germé, a fait son chemin, et de cette petite graine plantée dans un cerveau curieux est né ce livre accessible à tous. Chaque moment fort de sa vie privée ou professionnel est expliqué, nous cernons davantage aussi bien le savant que l’homme. Le savant qui se bat contre la mort, pour la vie, mais qui est lui-même durement éprouvé par la mort au sein de sa propre famille. Une seule obsession, le travail, toujours le travail, jusqu’à l’épuisement.

De nombreuses recherches, de nombreuses réussites dont la lutte contre la rage n’est que la partie émergée de l’iceberg., beaucoup de ces découvertes permettant de lutter contre des maladies des plantes (la vigne, la fermentation du vin) et des animaux (ver à soir, poule…)

Mais Pasteur n’est pas seul, il a constitué autour de lui une équipe qu’il envoie aux quatre coins de monde où se trouve les épidémies de peste, de choléra, de diphtérie…

Tout est clair, précis, et on voit pointer, régulièrement, le museau de l’auteur, son oeil de néophyte extérieur à la biologie et son humour. Une belle lecture.

Citations :

« Pasteur aurait fait merveille au Quai des orfèvres. Il y a du commissaire Maigret en lui. Maintenant qu’il a découvert les germes, il sait de quelle sorte sont les coupables. Mais un coupable ne se débusque pas en restant dans son bureau. Il faut se rendre sur les lieux du crime pour y questionner sans fin. Reconstituer peu à peu l’histoire,  et, pour cela, humer, s’intégrer. Un crime (une épidémie) c’est d’abord une atmosphère. »

« Si nos mains pullulent de microbes, que dire de nos bouches ? Embrasser, même sur la joue,, même son fils, encore bébé, même sa fille chérie, relève d’une inconscience. Quand à rouler une pelle, lèvres contre lèvres avec jeu de langue, c’est du suicide ».

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