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Une fille avec un livre
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18 octobre 2016

Négar Djavadi, Désorientale, Liana Lévi, 352 pages.

désorientale

Voici une belle découverte et une belle lecture. Ce livre me faisait de l’œil depuis un moment, et je me suis lancée avec plaisir.
Kimia est une jeune femme vivant à Paris. Lors de son rendez-vous à l’hôpital Cochin pour une PMA, l’attente est longue, et elle est seule. Alors, pour tuer le temps, elle se plonge dans ses souvenirs. Kimia se remémore. Son enfance, sa famille, Darius, son père, Sara, sa mère, Leili et Mina ses sœurs, et ses oncles numérités de 1 à 6. Toute sa famille et sa vie jusqu’à ses onze ans en Iran avec des parents engagés contre le régime en place, contre la monarchie puis contre l’Ayatolla Khomeiny. N’est ce pas ce dernier qui lança au peuple : « Il faut casser les stylos » ? Mais Darius est prêt à risquer sa liberté et sa vie pour que jamais les stylos ne se brisent.
Partir, il le faut donc bien, vers une France longtemps magnifiée et apprise (langue, histoire, géographie, culture). Mais l’exil est difficile. L’arrivée en France est comme une nouvelle naissance. « Bientôt mon prénom ne sera plus prononcé de la même manière, le ‘’â’’ final deviendra ‘’a’’ dans les bouches occidentales, se fermant pour toujours. Bientôt je serai une désorientale ».
Régulièrement, la narration nous ramène à aujourd’hui, à son attente, pour mieux nous replonger dans le passé jusqu’à l’ « Evénement », annoncé dès le début, toujours reculé, car trop douloureux à porter et à raconter.
L’Iran d’hier, vécu sur place, l’Iran d’aujourd’hui, vu d’exil, la vie de lettrés, d’opposants, la place des femmes, des homosexuels, dans l’Iran d’hier et d’aujourd’hui.
Ce livre est bien un roman, mais le parcours de l’héroïne rappelle celui de l’auteur. Une belle découverte.

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