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Une fille avec un livre
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28 avril 2017

Magyd Cherfi, ma part de gaulois, Acte sud, 259 pages.

Ma part de gaulois

Magyd était un cas à part dans sa cité. Beur des quartiers nord de Toulouse, il a eu la pression de sa mère sur le dos tout le temps de sa scolarité. Magyd devait avoir le bac. Il a des copains blancs en ville qui jouent de la musique. Quand il pose sa voix sur leu musique, il surprend. Mais tout n’est pas simple. Il ne fait pas bon être intello dans une cité, surtout quand on s’investit et s’engage comme il le fait : soutien aux filles muselées par les pères et les grands frères grâce au théâtre, soutien scolaire aux plus jeunes pour éviter le décrochage…

Magyd lit ses classiques tout en devant se fondre dans l’identité de la cité. Et l’identité, parlons-en, justement, puisqu’elle est au cœur du livre.

Quand on s’appelle Magyd au tout début des années 80, on vous colle une étiquette qui vous entraine directement dans les filières pro de l’éducation nationale.

Quand on s’appelle Magyd et qu’on vit dans les quartiers nord de Toulouse, on ne doit pas pouvoir s’exprimer correctement et on est un voyou.

Mais non. Quand on s’appelle Magyd Cherfi, on se bat pour se forger sa propre identité métissée entre Orient et Occident, entre classiques et musique actuelle.

Alors le texte est parfois brutal, parfois familier, c’est une photo sociale de la cité dans un contexte particulier puisque c’est essentiellement l’année du bac qui est racontée. 1981. Mais c’est aussi l’année de l’élection de François Mitterrand et de sa relation si particulière à l’Algérie. Il fait peur aux parents de Magyd.

Comment être le premier à avoir son bac dans la cité, et se forger sa propre identité ? C’est un pari risqué que réussit brillamment notre narrateur, Magyd Le Gaulois.

 

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