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Une fille avec un livre
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10 janvier 2016

Harper Lee, Va et poste une sentinelle. « Chacun a son île, Jean-Louise, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience »

Compte-rendu de lecture,

Harper Lee, Va et Poste une sentinelle.

Harper Lee

« Chacun a son île, Jean-Louise, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience »

Nous avions connu Jean-Louise ‘’Scout’’ Finch enfant, nous la retrouvons, new-yorkaise de vingt-six ans, venu passer quinze jours de vacances auprès de son père et de sa tante Alexandra.

Elle est, pense-t-elle, à un tournant de sa vie : doit-elle rentrer ‘’à la maison’’ (à Maycomb) et se marier avec Henry ‘’Hank’’ Clinton, ami d’enfance et jeune associé de son père ?

Dans Ne tirez pas sur l’Oiseau Moqueur, Scout vouait une admiration sans borne à son père, qui lui a donné une éducation un peu particulière, du point de vue des vieilles familles blanches traditionnalistes du Sud.

Dans Va et poste une sentinelle, elle se retrouve confrontée à une situation qui va la bouleverser et  tuer la jeune fille en elle. Dans ce ‘’Sud [qui] entame tout juste sa révolution industrielle’’ (p 238), les populations noirs et blanches cohabitent, mais ne doivent surtout pas se mélanger. Scout prend conscience de sa propre conscience, comme une sentinelle face à l’injustice ? Jean-Louise se rend compte de ce qu’elle est vraiment et du monde dans lequel elle vit. Elle le voit enfin de ses propres yeux, qui se décillent.  La naissance est douloureuse.

Je comprends mieux pourquoi ce roman, bien qu’écrit avant Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, n’ait pas été publié à l’époque ! Les propos de Scout auraient été jugés incendiaires ! Les miroirs dérangent, et ce livre  en est un, de la société des années  cinquante, et il ne fait pas exception.

Citations :

« Tatie, tu te rends compte qu’à côté de ce qui est écrit là-dedans, le Dr Goebbels est un naïf petit plouc de la cambrousse ?» p 125

« Ma chérie, tu n’as pas l’air de comprendre que les Noirs, ici, en tant que peuple, ne sont pas encore sortis de l’enfance. Tu devrais le savoir, tu en as été le témoin toute ta vie. Ils ont fait des progrès remarquables en s’adaptant à la vie des Blancs, mais ils sont encore très loin du but » p 297

« Chacun a son île, Jean-Louise, chacun a sa sentinelle : sa propre conscience » p 318.

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